De quoi a besoin une famille pour être heureuse ?

Monsieur Grolimund, quelle est votre définition personnelle du bonheur ?

Pour moi, le bonheur a beaucoup à voir avec le fait de se sentir connecté aux autres tout en ayant la possibilité de suivre mon propre chemin. C'est lorsque je peux faire quelque chose qui me semble utile ou qui m'intéresse avec des personnes qui me sont chères - famille et amis - que je me sens le plus heureux.

Le bonheur s'apprend-il - ou est-ce simplement une question de chance ?

Les deux. Notre degré de satisfaction et notre facilité à nous sentir bien dépendent en grande partie de notre patrimoine génétique. Certaines personnes ont tout simplement un tempérament ensoleillé. Mais il y a aussi de nombreuses habitudes et décisions qui influencent notre bonheur. Plus nous savons lesquelles ont un impact particulier sur notre bien-être, plus nous pouvons contrôler notre propre bonheur.

Quelles sont les conditions nécessaires pour qu'une famille soit heureuse ?

Pour être heureux au sens d'un bien-être à long terme, il ne faut pas grand-chose : par exemple du temps pour entretenir des relations, des moments agréables à partager, des objectifs valables pour lesquels on s'engage, le sentiment que ce que l'on fait a un sens. Mais il n'est pas si facile de garder un œil sur ces choses élémentaires : Souvent, nous sacrifions ce qui est important pour ce qui semble urgent ou nous nous perdons dans une consommation inutile.

Dans quelle mesure les parents sont-ils responsables du bonheur de leurs enfants ?

De nombreux facteurs contribuent au sentiment de bonheur d'une personne. Bien entendu, notre propre sentiment de bonheur ici et maintenant est également influencé par ce que nous avons vécu dans notre enfance. Les parents sont une partie importante de cette enfance. Si nous nous sommes sentis aimés et acceptés, si nos parents ont eu de la compréhension pour nous et s'ils nous ont accordé notre autonomie, s'ils nous ont permis d'apprendre à nous connaître et de suivre notre propre voie, il nous sera plus facile d'être heureux à l'âge adulte. Si nous avons vécu le contraire, nous devons lutter beaucoup plus pour être heureux.

Avec Stefanie Rietzler, vous avez écrit «Jaron sur les traces du bonheur», un livre pour enfants sur la recherche du bonheur. Comment le bonheur parvient-il jusqu'à nous ?

Souvent dans des moments insignifiants et quotidiens, par exemple lorsqu'une personne inconnue nous sourit, qu'un groupe d'oiseaux migrateurs nous survole ou que nous pouvons profiter d'une journée d'automne ensoleillée lors d'une promenade en forêt. Lorsque nous prenons le temps de savourer quelque chose en toute conscience. Lorsque nous trouvons quelque chose qui nous intéresse et que nous nous perdons dans une activité. Mais aussi dans les phases difficiles, lorsque nous nous rendons compte qu'il y a des personnes qui sont à mes côtés, qui m'écoutent et qui me soutiennent - je ne suis pas seul.