Comment nous apprenons

Comment les jeunes apprennent-ils en réalité et comment les parents peuvent-ils contribuer à les aider? Nous avons posé la question à une famille.

Sunay, mère d'Enis et d'Eray

Pour les devoirs, je veille à ce que les enfants soient aussi autonomes que possible. Ils font leurs devoirs en partie dans le cadre des devoirs surveillés à l'école et en partie à la maison. Les deux travaillent dans leur chambre. Avant, les bureaux étaient chez moi, dans le bureau, mais ils n'ont jamais voulu y faire leurs devoirs.
Lorsque je constate que les enfants sont vraiment à la traîne, je réagis. Les enfants ont généralement des problèmes en allemand. Cela ne vaut pas seulement pour les enfants multiculturels, mais aussi pour tous les autres. Je vois toutefois une grande différence entre Enis et Eray. Ils avaient des systèmes différents pour apprendre à lire et à écrire. Cela a fait une énorme différence. On voit bien que tout dépend de la manière dont on procède à l'école.
L'anglais est difficile pour les deux. Mais les devoirs y sont tellement incompréhensibles que même moi j'ai parfois du mal - et je connais l'anglais. Sans les parents, les enfants ne peuvent pas faire ces devoirs. Mais je ne les aide pas pour autant. Les enseignants doivent voir que les enfants ne peuvent pas faire leurs devoirs seuls. J'en ai aussi parlé une fois avec l'enseignante. Elle m'a dit qu'elle comprenait, mais que c'était dans le programme scolaire. C'est dommage. Les enfants disent alors qu'ils n'aiment pas l'anglais, alors que c'est une si belle langue.
L'école est importante pour moi. Je veux que les enfants sachent pourquoi ils apprennent, que c'est important pour leur avenir. En même temps, je veux qu'ils puissent être des enfants, qu'ils aient suffisamment de temps pour jouer et, surtout, qu'ils puissent se remémorer une belle et heureuse scolarité avec de superbes souvenirs ! Je me dis toujours : «Hé, nous sommes en Suisse ! Là-bas, on a tellement de possibilités de faire quelque chose de soi-même». Même plus tard, par un moyen détourné. Je trouve de toute façon qu'il est précoce que les enfants doivent se décider pour un métier dès l'âge de 16 ans. Après, on travaille 44 ans - on a donc le droit de prendre un peu de temps pour se décider.

Eray, 9 ans, 4e année

"Ce que j'aime le plus dans cette école, ce sont mes collègues", estime Eray.

Si j'aime aller à l'école ? C'est comme ça. Ce que j'aime le plus à l'école, ce sont les collègues - heures bouuuh - collègues yeeeah. Sauf les maths, que j'aime bien. Pendant les vacances, j'aimerais parfois aller à l'école parce que les collègues me manquent. J'ai alors le droit de jouer un peu le matin, mais je m'en lasse vite.
Ce que j'aime le moins, c'est l'anglais. La plupart des gens détestent l'anglais. Je sais certes parler turc. Mais quand avons-nous le turc à l'école ? En seconde ?! Non, jamais !
Je fais mes devoirs le lundi, le mardi et le jeudi à l'aide aux devoirs. Nous avons un plan des devoirs pour la semaine. Il y a cinq à sept choses à faire dessus. Et il faut les répartir dans la semaine. Je prends toujours le téléphone portable et je chronomètre. Il faudrait faire 30 minutes chaque jour et arriver à la fin, le mercredi suivant, à 150 minutes ou plus. Mais celles du vendredi, du samedi et du dimanche, je les fais toutes le dimanche.
Si on a eu moins de 150 minutes pour tout, il y a encore des tâches supplémentaires à faire en bas du planning. Mais si on a tout fait et qu'on arrive à moins de 150 minutes, il faut aller voir la prof.
Je veux devenir architecte un jour. (A ce moment-là, son frère aîné intervient et chuchote : «Oui, il a déjà construit des choses très cool et fait des croquis. Il sait faire ça !»)

Enis, 11 ans, 5e année

Enis, 11 ans, aime aller à l'école. Ce qu'il préfère, c'est la matière "homme et environnement".

J'aime aller à l'école. L'année prochaine, nous avons le français, je m'en réjouis. Je connais déjà trois langues et demie : Turc, suisse-allemand, allemand et anglais - je ne connais qu'à moitié l'anglais. En anglais, je n'aime pas trop faire mes devoirs. Mais les autres matières sont cool ! «L'homme et l'environnement» par exemple, parce que je comprends vraiment les devoirs et que je peux les faire correctement.
Je fais mes devoirs soit à la maison, soit à l'aide aux devoirs à l'école. À l'école, je fais d'abord de l'allemand, car c'est là que j'ai le plus besoin d'aide. Une fois que j'ai réussi, je passe aux maths. Si l'allemand me prend trop de temps, je peux très bien faire les maths à la maison. Mais à la maison, je n'arrive pas à me concentrer. Là, je vois les autres enfants. Et quand mon frère a fait les devoirs, je n'arrive plus du tout à me concentrer. Je me dis alors : «Oh là là, maintenant, il faut que je finisse aussi». Alors je les fais vite, mais mal. Dans l'aide aux devoirs, c'est mieux. Là, je peux me dire : «Oh, cool, je suis le premier à avoir fini un devoir» !
Si je réussis les maths à l'aide aux devoirs, je peux tout de suite laisser le livre lourd à l'école. En effet, celle-ci a lieu dans ma salle de classe. Si je suis très rapide, je peux même y laisser toute la thèque et ne plus rien faire à la maison ce jour-là. C'est cool, j'ai alors vraiment congé et je peux jouer dehors avec mes collègues. Dans l'aide aux devoirs, on peut aussi s'entraider. Si mon ami ne comprend pas quelque chose, je le lui explique. À l'école, nous avons un tableau magnétique avec tous les devoirs. Je les écris dans mon cahier de devoirs, et parfois je vérifie encore si j'ai tout recopié correctement. Pour les devoirs du week-end, ma maman me le rappelle parfois. Je fais alors un peu de devoirs le vendredi, le samedi et le dimanche - je les répartis sur les jours. Je trouve ça bien, ça ne fait pas trop de choses à la fois.
Dans la matière «Homme et environnement», nous parlons des temps anciens ou de qui a inventé quoi. On y apprend comment les choses ont été développées. Par exemple, comment faire : Comment faire pousser un petit arbre rapidement, un centimètre par jour ? C'était dans le thème des graines et des arbres. Maintenant, nous parlons des chats.
Ce que je n'aime pas trop à l'école, c'est que nous sommes si nombreux - nous sommes 27 maintenant, 28 après les vacances. C'est parfois si bruyant que je ne peux pas faire attention. Quand je serai grand, j'aimerais devenir informaticien - ou autre chose, je n'en suis pas encore sûr.

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