Ce qui aide vraiment à combattre les refroidissements - neuf mythes au banc d'essai
Enfant, mets un maillot de corps, sinon tu vas tomber malade" ! Qui ne l'a pas encore entendue, cette exhortation parentale ? Et nous la transmettons allègrement à nos propres enfants lorsqu'ils partent trop légèrement vêtus dans les matins d'hiver. Des vêtements adaptés à la météo au remède maison contre la fièvre en passant par l'utilité de la vitamine C : d'innombrables «sagesses» et conseils circulent sur les refroidissements. Mais qu'est-ce qui est vrai et aide vraiment - et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Voici neuf mythes courants et leur classification par des experts.
1 : «Beaucoup de vitamine C pour éviter le rhume». Faux.
La vitamine C contribue à lutter contre les infections. Mais si un enfant mange des fruits et des légumes plusieurs fois par semaine, il en absorbe suffisamment. «Donner de la vitamine C en plus n'empêchera pas le rhume», explique Anita Niederer, médecin-chef en infectiologie et hygiène hospitalière à l'hôpital pédiatrique de Suisse orientale et à l'hôpital cantonal de Saint-Gall. «Nous éliminons simplement l'excédent avec l'urine». Veiller à ce que l'enfant mange parfois des poivrons rouges, des brocolis ou des agrumes est donc la meilleure prévention contre les infections. Et si la gorge gratte déjà et que le nez coule ? «La vitamine C ne facilitera ni n'accélérera l'évolution d'un rhume», explique Niederer. «Mais un jus d'orange frais est déjà bon parce qu'il hydrate le corps».
2. «Ne pas sortir dans le froid sans casquette» ! Faux, mais ...
«Mon enfant, pas sans ton bonnet !» Le veto parental est immédiat lorsque la progéniture veut partir sans couvre-chef par des températures négatives - ou même sans maillot de corps ou collants. Derrière cette attitude se cache la crainte que le froid ne provoque des refroidissements. «C'est faux», affirme l'infectiologue Niederer. «Nous attrapons un rhume lorsqu'un virus atteint la muqueuse et pénètre dans l'organisme».
La fièvre en elle-même n'est pas dangereuse, c'est la cause de la fièvre qui pourrait théoriquement l'être.
Anita Niederer, infectiologue
Sans virus, pas de rhume. Lea Abenhaim, pédiatre au cabinet pour enfants et adolescents de Muri BE, met tout de même un bonnet à ses enfants en hiver. «En hiver, il y a plus de virus qui circulent». De plus, les muqueuses sont moins bien irriguées si l'on n'est pas habillé suffisamment chaudement. En raison du froid et de l'air de chauffage, elles sont en outre souvent plus sèches. «Les virus peuvent ainsi entrer plus facilement et se multiplier». Bruno Bischof, médecin complémentaire de Wil SG, observe que certains enfants sont plus vulnérables que d'autres lorsqu'ils sont en sueur ou ont les cheveux mouillés dans le froid ou les courants d'air : «L'humidité refroidit la surface de notre corps». Si le froid ou le vent froid s'y ajoute, cet effet s'accentue. «Pour beaucoup, il est donc conseillé de se changer ou de se sécher les cheveux dans ces situations».
3. «Malade ? Le repos strict est de rigueur !» Faux.
Le front est chaud, les yeux brillent. «Au lit», a-t-on envie de dire. Et s'inquiéter si les petites patientes et les petits patients enrhumés ne veulent pas y rester. Mais c'est inutile. «L'organisme de l'enfant se régule de lui-même», explique la pédiatre Abenhaim. «Les enfants qui ne se sentent pas bien se couchent d'eux-mêmes». Ce n'est qu'à l'adolescence qu'ils sentent parfois moins bien quand ils ont besoin de repos et de sommeil. Un enfant plus jeune le remarque intuitivement.
«Les parents peuvent simplement le laisser faire. Même s'il veut sortir, il peut le faire». Elle a rarement vu une infection «traînée». «Si cela arrive tout de même une fois, c'est simplement de la malchance - et non pas parce qu'on ne s'est pas assez ménagé». Il n'y a rien à redire à un peu de ménagement, affirme Bruno Bischof, médecin complémentaire. «Mais le repos au lit sans fièvre ou avec une faible fièvre est inutile». Il recommande plutôt de sortir de temps à autre, bien emmitouflé. Car l'air frais a un effet positif sur la respiration et les muqueuses.
4) «La fièvre ne doit pas être systématiquement abaissée». Vrai.
Abaisser ou ne pas abaisser ? Telle est la question. «Il existe des mythes des deux côtés concernant la gestion de la fièvre», explique Anita Niederer. Les deux - «toujours faire baisser immédiatement» et «ne jamais faire baisser» - sont faux. «La fièvre en soi n'est pas dangereuse», explique l'infectiologue. «C'est la cause de la fièvre qui peut théoriquement être dangereuse».
Tant qu'un enfant boit suffisamment et que la fièvre peut être abaissée à l'aide de médicaments, les parents n'ont pas à s'inquiéter.
La question centrale est donc la suivante : comment va l'enfant ? Se sent-il bien et aime-t-il jouer, même si le thermomètre affiche 39,8 degrés ? Dans ce cas, la fièvre peut rester élevée. Si l'enfant a mal aux membres, à la tête ou à la gorge et qu'il souffre, un analgésique antipyrétique à base de paracétamol ou d'ibuprofène peut être indiqué même à 38,5. «La maladie n'en sera ni plus courte ni plus longue, mais elle sera plus facile à supporter», explique le Dr Niederer. «Et un enfant ne doit pas souffrir, cela ne lui apporte rien».
5. «Un rhume se transpire». Faux.
Comment se débarrasser de la bestiole avec de la chaleur, par exemple en prenant un bain chaud ? Le mythe selon lequel il suffit de transpirer suffisamment pour qu'un virus s'en aille est tenace. Pourtant, un virus provoque une réaction inflammatoire dans les muqueuses. Celle-ci doit passer par des étapes et guérir, explique Lea Abenhaim. Cela ne peut pas se faire par la transpiration.
«Les virus ne disparaissent pas avec la transpiration», affirme également Bruno Bischof. Il est donc déconseillé de transpirer de manière drastique. Toutefois, selon Bruno Bischof, on se sent parfois mieux en cas de rhume lorsqu'on transpire légèrement. Mais on peut aussi y parvenir en douceur : «Par exemple avec une tisane de tilleul au citron qui fait légèrement transpirer». La chaleur et le liquide assurent également une bonne circulation sanguine et une bonne humidification des muqueuses - ce qui facilite la guérison du corps.
6. «On ne peut pas aller plus vite». C'est vrai.
«Un rhume dure sept jours sans traitement - et une semaine avec traitement». Le vieux proverbe est effectivement vrai : «Il n'y a rien qui accélère un rhume existant», dit Anita Niederer. Le temps qu'il faut pour retrouver la santé est individuel - et n'a rien à voir avec la qualité du système immunitaire. «En traitant les symptômes, on n'accélère donc pas le processus. Mais on soutient le corps et on augmente le confort de l'enfant».
7. «Mucus jaune-vert : un cas pour les antibiotiques». Faux.
Lorsque le mucus dans le mouchoir passe du jaune vif au vert foncé, le voyant rouge clignote dans la tête de certains parents. Un cas pour les antibiotiques ? Non, répond la pédiatre Lea Abenhaim. «Dans de nombreux rhumes, le mucus devient jaune ou vert à un certain stade». Par exemple, lorsqu'il contient des cellules immunitaires et des cellules mortes de la muqueuse. Pour les antibiotiques, il faut d'autres facteurs. Par exemple, des mucosités épaisses provenant du nez, associées à de la fièvre et des douleurs au niveau des sinus. Ou de la fièvre et de la toux avec expectoration. De tels indices supplémentaires indiquent qu'une infection bactérienne s'est ajoutée au rhume, ce qui rend éventuellement utile l'utilisation d'antibiotiques. Abenhaim : «Les enfants sont alors nettement plus malades que lors d'un simple rhume et devraient être examinés par un médecin».
Ce qui aide en cas de rhume
- Boire beaucoup ! De préférence de l'eau et des tisanes. Les jus de fruits ou le bouillon de poule conviennent également. Le liquide empêche la déshydratation et aide à maintenir l'humidité des muqueuses et à fluidifier le mucus dans le nez, les sinus et les bronches.
- Le miel est l'expectorant, l'anti-inflammatoire et l'antitussif par excellence : «Une cuillère à café de ce produit dans le thé peut faire des miracles», explique la pédiatre Lea Abenhaim. Pédiatrie Suisse recommande également le miel contre la toux pour les enfants à partir de 12 mois - les médicaments contre la toux sont déconseillés.
- Si le nez est bouché, Bruno Bischof, médecin complémentaire, conseille aux jeunes enfants de placer un demi-oignon coupé en deux sur la table de nuit. «Mais pas trop près du lit, pour ne pas irriter les yeux».
- Les gouttes nasales décongestionnantes doivent être utilisées avec précaution, surtout chez les enfants. En cas de douleurs aux oreilles, leur utilisation est toutefois judicieuse afin que l'oreille moyenne soit bien aérée via le nez.
- En cas de maux de gorge, Bruno Bischof recommande le cassis en spray de gemmothérapie ou le gargarisme avec des tisanes de sauge ou de thym ou du sel d'Ems.
- En hiver, l'air sec du chauffage est un problème. Un humidificateur d'air ou l'étendoir à linge dans l'appartement aident à bien humidifier les muqueuses. Un bon climat intérieur ne prévient pas seulement, il aide aussi à la guérison.
- Le principal conseil de Lea Abenhaim : «TLC ! Cela signifie tender loving care». Autrement dit, une attention affectueuse. «Les enfants, mais aussi les adolescents, qui sont malades peuvent et doivent être dorlotés».
8. «Un rhume n'a pas besoin de médecin». Vrai, mais ...
Consulter un médecin à chaque «Schnüderli» ? Bien sûr que non ! Les refroidissements sont pratiquement toujours inoffensifs. Il arrive toutefois qu'un virus de rhume rende plus malade. «Il peut par exemple se déplacer du nez et de la gorge vers les poumons», explique l'infectiologue Niederer. Même si, au début, seul le nez coulait : La nécessité de se rendre chez le médecin ne dépend pas du type d'infection. «C'est toujours l'état de l'enfant qui compte». Si l'enfant enrhumé se porte bien, qu'il boit bien, qu'il respire normalement et que la fièvre peut être abaissée à l'aide de médicaments, il n'y a pas lieu de s'inquiéter, affirme également Abenhaim. Si l'enfant souffre d'une infection grave, par exemple d'une méningite, il aura non seulement de la fièvre mais aussi de forts maux de tête, il ne voudra pas boire ou se lever et vomira peut-être. «Les parents peuvent être sûrs qu'ils remarqueront si quelque chose ne va pas».
9. «Un rhume est bon pour le système immunitaire». Vrai, mais ...
Un virus, un entraînement pour le système immunitaire ? «Si nous attrapons un virus, le système immunitaire doit s'en occuper», explique Niederer. En fait, chaque infection implique donc un certain entraînement. «La protection et les défenses qui se mettent en place disparaissent toutefois avec le temps. De même, elles concernent principalement le virus traversé». Il existe cependant plus de 200 virus différents qui peuvent déclencher des infections grippales, c'est-à-dire des refroidissements. On ne peut donc pas dire qu'un enfant qui attrape beaucoup d'infections a ensuite un «meilleur système immunitaire». Le système en tant que tel n'est pas meilleur après telle ou telle infection, affirme également Lea Abenhaim. Ce qui est meilleur, c'est la réponse immunitaire aux virus que l'enfant a subis et contre lesquels il a pu développer une protection.
L'essentiel en bref
- La meilleure prévention contre les rhumes est une alimentation saine et équilibrée. Les enfants absorbent ainsi suffisamment de vitamine C, qui contribue à la défense contre les infections.
- Mon enfant prend-il froid lorsqu'il a froid ? Non, il a toujours besoin d'être en contact avec un virus. Toutefois, le froid peut rendre les muqueuses plus sèches et moins bien irriguées - ce qui augmente la vulnérabilité aux virus.
- Prescrire" du repos ? Ce n'est pas nécessaire. Les enfants se couchent automatiquement lorsqu'ils sont suffisamment malades pour le faire.
- La fièvre n'est pas dangereuse en soi - il n'est donc pas nécessaire de la faire baisser tant que l'enfant se sent bien. Si l'enfant ne se sent pas bien, le paracétamol et autres produits soulagent sa souffrance.
- Transpirer les virus ? Ce n'est pas possible.
- Cela prendra le temps qu'il faudra : la guérison d'un rhume ne peut pas être accélérée.
- Dans la plupart des cas, les antibiotiques ne sont pas nécessaires en cas de rhume. Même pas lorsque des mucosités vertes et jaunes transparaissent dans le mouchoir.
- Un rhume est généralement bénin et une consultation médicale presque toujours inutile. Presque, car des complications telles que des otites ou des pneumonies peuvent survenir de temps à autre.
- Les rhumes entraînent le système immunitaire. Mais celui-ci développe avant tout une protection contre le virus attrapé - et pour de nombreux virus, celle-ci n'agit que pendant un certain temps.