Camillo - un chien temporaire

Maman, quand est-ce que j'aurai enfin un chien ?". «Merde, je me suis fait prendre», me dis-je. Notre fille de 10 ans n'a plus parlé d'un chien depuis des semaines. Je pensais qu'elle avait oublié ce sujet douloureux. Mais c'est loin d'être le cas ! Depuis deux ans déjà, notre fille Anna nous fait part de son désir d'avoir un chien. Au cours de la deuxième année, elle a fini par nous amadouer. Nous avons cédé. «Oui, oui, nous verrons bien», avons-nous promis aux parents. Nous n'avons pas précisé la date exacte de ce «alors».

Nous avons pris la précaution de faire le plein de littérature canine dans la bibliothèque bien fournie du village voisin. Au cas où Anna nous ferait des avances, nous saurions déjà quelle race de chien nous allons adopter.

Les joies et les peines d'un propriétaire de chien

Pendant que je couche cette histoire sur le papier, il est allongé à côté de mon pupitre : Camillo. C'est un chien truffier très câlin, dont la fourrure laineuse rappelle celle d'un mouton. Il m'a fallu du temps pour me souvenir de sa race. Camillo appartient à l'espèce Lagotto Romagnolo. Cette race aime particulièrement l'eau, même sous forme de neige. La façon dont il est allongé, détendu et confortable, fait penser à un ours en peluche.

Mais la joie est de courte durée. «Camillo, tu m'épuises», me dis-je tandis que le chien frisé pousse joyeusement son museau contre ma jambe. Je sais ce qu'il veut : aller dehors - se promener. Pour la cinquième fois aujourd'hui. L'exercice physique est très important dans notre famille, nous sommes souvent actifs dans la nature. Mais ce que ce chien exige, c'est tout simplement trop.

Le soir, à dix heures, je m'enfonce dans mon lit, morte de fatigue. Mon amie Marion résume bien la situation : «Un bébé, c'est rien du tout». Elle doit le savoir, puisqu'elle vit depuis trois semaines sous le même toit qu'un chiot - qui était lui aussi un désir d'enfant. J'ai un gros avantage sur elle : Camillo n'est pas notre chien.

Essayer" un chien ?

Le destin a voulu que je rencontre une femme dont les beaux-parents cherchaient un lieu de vacances pour leur chien. «C'est l'occasion», me suis-je dit. Peu de temps après, Camillo nous a rendu visite pour la première fois. Nous étions en décembre, la neige recouvrait le paysage - pour le chien truffier, c'était le paradis.

Cette semaine, je n'ai jamais autant bougé à l'extérieur. Camillo, qui vit normalement dans une ferme en Toscane, voulait sortir. Un fanatique du grand air - manifestement. «Anna, sors donc Camillo», ai-je suggéré à ma fille qui adore les chiens. «Je n'ai pas envie, je suis en train de lire», me répondit-elle.

Après quelques jours seulement, il s'est avéré que 98 % du travail du chien incombait à mon mari et à moi. Nous avons rapidement adopté ce chien laineux. Mais nous apprécions aussi la propreté de la maison dès qu'il est récupéré. La moitié de la forêt semble s'être prise dans son pelage. Il se vautre dans chaque mare ou ruisseau. Malgré la douche obligatoire après la promenade, le sol de notre salon avec Camillo ressemble à un bac à sable.

Les chiens sont enrichissants, mais ...

Après la première semaine, nous avons fait le bilan : Anna ne s'intéressait guère à Camillo, notre fils aimait assez le câliner et nous, les parents, faisions tout le travail. Bien que Camillo soit un chien adulte, j'ai parfois pensé que j'étais revenue à l'époque où les enfants étaient petits - et très intenses. Promener Camillo, puis faire rapidement les tâches ménagères, pour être à nouveau confronté peu après à ses besoins d'air frais.

Bien sûr, aucun d'entre nous n'avait la moindre idée de ce qu'était un chien, et encore moins de comment l'éduquer. Ce n'était pas nous qui guidions Camillo, mais lui qui nous guidait. Avec le temps, c'est devenu un peu plus facile. «Non, Camillo, pas maintenant !», je résistais à l'insistance du chien, tandis que la mauvaise conscience me rongeait. C'est typiquement maman. Le printemps, et avec lui l'envie de Camillo pour les chiennes, arrivait. Couverte de sueur, je courais derrière le cavalier canin qui n'avait qu'un seul objectif : la mignonne petite caniche à un kilomètre devant nous.

Reporter n'est pas annuler

Au total, Camillo a été notre hôte pendant cinq semaines, réparties sur six mois. Ensuite, nous avons parlé aux propriétaires des chiens : c'est avec un œil qui rit et un œil qui pleure que nous leur avons annoncé la fin de notre projet canin.

Toute la famille a alors compris qu'un animal à quatre pattes représentait beaucoup d'efforts et que nous devions organiser certaines choses différemment pour offrir à un chien une vie conforme à ses besoins. «Est-ce que tu es d'accord pour que nous mettions un terme à ce sujet ?», avons-nous demandé à notre plus jeune. «Oui», a-t-elle répondu en souriant, «je pourrai toujours avoir un chien quand je serai adulte».