«Avec la séparation, je me suis sentie de plus en plus coupable».
Je raconte
"Lorsque mes filles étaient petites, il n'y a effectivement eu qu'un seul moment où je me suis sentie coupable. C'est lorsque j'ai donné une tape sur les fesses de ma fille aînée après qu'elle ait crié pendant des heures, parce qu'elle était dépassée. Je n'oublierai jamais ce moment.
En dehors de ce moment, je n'ai jamais ressenti de culpabilité. On est jeté dans la vie de parent, que ce soit planifié ou non. Et bien sûr, on regrette quand quelque chose se passe mal, quand on aurait pu mieux s'organiser ou quand on perd ses nerfs. Mais plus tard, on est toujours plus intelligent. Et aujourd'hui, je sais que j'ai réagi comme je le pouvais dans cette situation.
En général, j'étais beaucoup à la maison, je voulais investir dans la famille. Je n'ai jamais voulu avoir ce sentiment de culpabilité typique des pères de ma génération, celui de l'absence. C'est pourquoi je me sens plutôt coupable vis-à-vis de ma femme lorsque je repense à cette période. Car notre attention à tous les deux était centrée sur les enfants, tout tournait autour du quotidien de la famille. De ce fait, notre relation a été négligée.
Je me sens coupable envers ma femme". Tout tournait autour des enfants. Du coup, notre relation a été négligée".
Nous avons fini par nous séparer, il n'y a pas si longtemps. Cette séparation a fait naître en moi un véritable sentiment de culpabilité. Je me suis senti tellement coupable lorsque j'ai réalisé à quel point non seulement ma femme mais aussi mes filles étaient blessées. Ce n'est pas forcément le fait que je me sois séparé, mais la façon dont je me suis comporté avec elles pendant cette période qui m'a empêché de dormir.
J'ai commencé à souffrir tellement de la séparation et de la culpabilité que j'ai même eu des pensées suicidaires au printemps dernier. La situation n'était plus supportable pour nous tous et j'ai demandé l'aide d'un professionnel. J'ai dû apprendre à prendre soin de moi, à faire mon deuil en toute connaissance de cause. J'ai aussi appris à accorder du temps aux sentiments négatifs. Pas seulement les positifs. Mais cela a nécessité de nombreuses discussions, des séances de coaching et beaucoup de temps. Et je suis toujours en train de me débarrasser de ces images que j'avais de moi, de mon mariage et de ma famille".
*Le nom a été changé
Dossier en ligne
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