Apprendre en été - «peu, mais tous les jours».

Madame Piazza, apprendre pendant les vacances - est-ce une nouvelle expression de notre société de la performance ?

La pression et les exigences font partie ou sont même une caractéristique de la société de la performance. C'était malheureusement déjà le cas lorsque j'étais moi-même à l'école dans les années 70. Mon expérience est la suivante : lorsque les parents parviennent à transmettre sérénité et confiance, ainsi qu'une attitude du type «les petits pas mènent au but», la pression est beaucoup mieux supportée par les enfants et les adolescents.

Qui devrait étudier pendant les vacances d'été ?

En principe : 1. ceux qui risquent de perdre des compétences de base importantes pendant les vacances d'été. 2. ceux qui souhaitent (nouvellement ou à nouveau) développer une attitude positive à l'égard de l'apprentissage scolaire - mais il s'agit alors d'apprendre de manière résolument différente, c'est-à-dire de développer de nouvelles habitudes favorables. Cela signifie : de petites portions d'apprentissage efficaces plutôt que des «orgies d'apprentissage» sans fin.

Pour vous aussi, apprendre ne signifie pas toujours automatiquement aller à l'école

Je trouve dommage que l'apprentissage soit toujours associé en premier lieu à «l'école» et en second lieu à «pénible». Les vacances d'été se prêtent particulièrement bien à l'apprentissage : essayer de nouvelles choses, apprendre une technique comme le slackline, faire du monocycle, lire un gros livre, jouer aux échecs, dresser des cochons d'Inde...

Apprendre à faire du slackline ou du monocycle est certainement plus amusant que de bûcher des formules de maths. Comment apprendre pour l'école peut-il aussi être amusant ?

Dans ce cas également : Peu, de petites portions, mais tous les jours. Il faut absolument veiller à ce que des expériences positives soient faites et que des expériences de réussite aient lieu. Le matériel d'apprentissage doit être choisi de manière à ce qu'il y ait un sentiment de "je peux le faire ! D'ailleurs, les cours de loisirs comme le yoga, l'escalade ou le canoë permettent également de s'entraîner à des choses importantes pour l'apprentissage (scolaire) : Persévérer, faire des efforts, gérer ses forces ou s'exercer à la patience.

Quelles sont vos expériences avec les enfants et les jeunes qui étudient (ou doivent étudier) pendant les vacances d'été ?

Si les parents, les enfants et les jeunes appliquent le principe ci-dessus, les expériences sont bonnes. La période de détente des vacances peut même être mise à profit pour faire des expériences d'apprentissage, avec parfois de bonnes surprises ! «Ce n'est pas si difficile que ça», s'est réjoui l'un de mes élèves de quatrième année qui s'entraînait chaque jour pendant 10 à 15 minutes aux tables de multiplication avec le fichier d'apprentissage.

Néanmoins, il y aura toujours des enfants et des jeunes qui ne seront pas enthousiasmés par l'apprentissage en vacances. Quand cela devient-il difficile ?

Ensuite, lorsque les idées divergent : Les parents qui pensent que l'enfant doit étudier tous les matins jusqu'à midi, alors que l'enfant pense qu'une heure suffit. Mon rôle de coach est alors d'aider les parents et leur progéniture à élaborer des plans raisonnables et réalistes.

Qu'est-ce que cela fait à l'enfant s'il doit aussi étudier pendant les vacances ? Il n'a jamais de temps libre.

Je ne suis pas psychologue, mais il me semble que l'attitude des parents derrière tout cela est importante. Si le message est «Apprendre est une mauvaise chose, et nous devons malheureusement te torturer avec cela pendant les vacances», alors c'est bien sûr contre-productif. Le message des parents pourrait aussi être : «Hé, maintenant, nous avons enfin vraiment beaucoup de temps pour nous occuper du français de manière détendue... Nous visitons Lausanne ou La-Chaux-de-Fonds, nous commandons des pizzas en français et, en passant, nous remplissons chaque jour notre fiche d'apprentissage de cinq nouveaux mots... »

Certains affirment que seules les grandes vacances sont propices à l'apprentissage. Les courtes, comme les vacances d'automne, devraient être entièrement consacrées au repos.

En tant que coach d'apprentissage, j'ai toujours l'individu en tête - il n'y a pas de recommandation générale dans ce domaine. J'ai déjà vu une élève de quatrième année développer en dix jours une toute autre approche de l'écriture en tenant un journal de vacances avec sa mère. Ce quart d'heure quotidien était loin d'être pesant et représentait un temps bien investi.

Les camps d'apprentissage, qui combinent activités et apprentissage, sont-ils une bonne alternative ? À quoi les parents doivent-ils faire attention ?

Les camps permettent de faire de belles expériences, notamment parce que les participants se retrouvent entre jeunes du même âge. Les rires sont garantis. C'est idéal pour apprendre. Il est clair que les parents devraient bien vérifier l'expérience et les qualifications des organisations organisatrices et demander des références. Personnellement, il serait très important pour mes enfants qu'en plus de l'apprentissage, le jeu, le séjour dans la nature et le plaisir soient également de la partie.

Sur la personne :

Katrin Piazza travaille dans son propre cabinet de coaching à Zurich. Elle est mère de deux enfants adultes.

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