Une école pour tous

Cette année, nous fêtons un anniversaire particulier : l'école obligatoire a 150 ans ! En 1874, l'inscription d'une formation scolaire obligatoire dans la Constitution fédérale a posé la première pierre de l'école publique telle que nous la connaissons aujourd'hui. Au début, les conditions dans les écoles publiques étaient loin d'être réjouissantes. On comptait par exemple jusqu'à 100 enfants par classe et les enseignants devaient exercer une activité secondaire pour pouvoir subvenir à leurs besoins.

Mais une chose était déjà acquise à l'époque : L'école obligatoire s'oriente vers les besoins de la société. L'exigence d'une «éducation pour tous» pose le fondement de la cohésion sociale de notre pays, et ce avec une qualité qui s'étend à l'ensemble du territoire. Depuis 150 ans, l'école primaire publique est donc au service de la société et met en œuvre des exigences de qualité élevées.

La mission de l'école primaire

Un niveau d'éducation élevé est à bien des égards le fondement de notre société : il est nécessaire au bon fonctionnement de la démocratie et à la cohésion sociale. En effet, une démocratie forte se base sur une école obligatoire forte. En particulier dans une société de plus en plus pluraliste et mondialisée, l'école obligatoire gagne en importance en tant que lieu de socialisation et de transmission de valeurs communes. C'est sur elle que reposent le succès économique et la prospérité de notre pays.

Le plus important : l'école obligatoire renforce chaque individu et offre aux enfants et aux jeunes des perspectives d'avenir pour une vie autonome et autodéterminée. Elle veille à ce que les jeunes s'intègrent dans la société et puissent assumer eux-mêmes des responsabilités.

Un regard sur les livres d'histoire montre que l'école obligatoire n'a pu s'imposer que lorsque les parents ont vu dans l'éducation un sens et une nécessité. Dès le début, il était clair que l'école ne pouvait pas éduquer les enfants à elle seule. Les enfants et les jeunes apprennent et vivent à la maison, à l'école et pendant leurs loisirs. La mission de formation et d'éducation a donc toujours été une tâche commune et l'est restée jusqu'à aujourd'hui. Les valeurs qui sont vécues à l'école sont idéalement partagées ou du moins respectées dans l'environnement familial des enfants. Outre l'école, dont la mission d'éducation et de formation est fondée sur le droit, ce sont les parents qui sont en premier lieu responsables de l'éducation de leurs enfants.

Relation parents - école

Les parents et l'école ont le même objectif, ils s'engagent pour le bien-être des enfants. Une collaboration qui fonctionne bien est essentielle pour leur réussite d'apprentissage et leur bien-être. Ce lien est prouvé par de nombreuses études. Pour les enfants et les adolescents, l'expérience que les parents et les enseignants s'occupent ensemble d'eux, les encouragent et les sollicitent, est très significative. Avec l'évolution de l'école, la manière de collaborer évolue en permanence.

Il me semble important de clarifier les attentes, les responsabilités et les rôles de chacun. Il est clair à cet égard que les parents et l'école portent un regard différent sur l'enfant. La base d'une collaboration réussie et génératrice de confiance est marquée par l'intérêt mutuel, la compréhension, l'estime, le respect, l'ouverture et l'honnêteté. Il est également essentiel que les parents soient informés de la forme de la collaboration et des compétences. Cela implique de nombreuses possibilités d'information, de discussion et de rencontre ainsi que différentes formes de participation.

En tant qu'enseignante, j'ai pu constater que les portes ouvertes peuvent être très efficaces.

La communication est essentielle

Une collaboration active constitue la base d'une recherche de solutions efficace. C'est pourquoi une information transparente constitue la base de confiance pour la coordination des mesures pédagogiques entre l'école et les parents. Sans cela, les situations exigeantes ne peuvent pas être gérées avec succès.

De plus, en tant qu'enseignante, j'ai fait l'expérience que les portes ouvertes peuvent être très efficaces. En adoptant cette attitude, je signale aux parents que je suis prête à discuter, et les malentendus peuvent être rapidement clarifiés dans le cadre d'un échange à bas seuil. La collaboration est particulièrement importante lors des transitions entre les différents niveaux scolaires. Pour moi, en tant que pédagogue, il est clair que l'enfant concerné doit être impliqué et assis à la table lorsque des procédures et des attitudes communes sont convenues. En effet, la communication au sein du triangle formé par les parents, l'enseignant et l'élève est décisive pour la réussite.

Les contacts entre les enseignants et les parents se sont intensifiés, notamment en raison de la diversité culturelle croissante de notre société et de la pression accrue de la société sur la réussite éducative des enfants. C'est pourquoi les conflits avec les parents font partie des facteurs stressants dans le quotidien scolaire. Si de telles situations conflictuelles se produisent, un soutien professionnel et des animateurs indépendants jouant le rôle de médiateurs sont utiles.

Pour renforcer encore les valeurs et les connaissances communes, il faudrait à mon avis développer la formation et le conseil aux parents. En particulier, l'utilisation des médias numériques et la grande perméabilité de notre système éducatif sont des thèmes qu'il convient de familiariser avec les parents.

L'école doit rester dynamique

Même 150 ans après l'introduction de l'école obligatoire, le débat sur notre école publique reste dynamique, car celle-ci doit sans cesse réagir de manière nouvelle à l'évolution des réalités sociales. Ainsi, nous devons discuter du cadre dans lequel l'école est organisée aujourd'hui pour répondre aux besoins changeants de la société et des familles. Avec le besoin croissant de structures de jour, les écoles assument justement de plus en plus de tâches d'encadrement et d'éducation.

Mais nous devons également discuter de ce que nous pouvons faire pour améliorer l'équité éducative dans nos écoles, afin que les jeunes puissent mieux développer leur potentiel individuel. Car c'est une triste réalité que notre pays continue d'être mal classé en termes de chances de formation.

Je suis une fervente partisane de notre école primaire. Nous devons tout mettre en œuvre pour qu'elle reste forte. Depuis 150 ans, notre objectif est de garantir le meilleur enseignement possible aux enfants et aux jeunes. Si nous continuons à le faire ensemble à l'avenir, nous soutiendrons au mieux les jeunes dans leur parcours de vie et de formation.