Qu'est-ce que j'ai fait en tant que professeur avec les devoirs ?

Je suis perplexe. Pourquoi cet élève ne suit-il pas mes instructions ? Qu'est-ce que j'ai fait ?
Nous sommes lundi matin, je suis assis à un entretien avec des parents, après quatre leçons de cours. La veille, le dimanche soir, j'ai reçu à 17 heures l'appel d'une mère en colère : «Cela ne peut pas continuer ainsi», m'a-t-elle dit au téléphone. Après trois heures et demie de devoirs de mathématiques, elle avait tiré sur la corde et retiré à son fils ses affaires de mathématiques.

Nous, les enseignants, ne sommes souvent informés de ces drames que lorsque la situation est déjà inextricable.

Les drames liés aux devoirs sont malheureusement trop fréquents. Les parents se disputent avec leurs enfants, les menacent de leur interdire la télévision ou de les priver de téléphone portable. Ou toute la famille passe des heures à réfléchir à des devoirs apparemment insolubles. Le contraire existe aussi : «personne» ne s'intéresse aux devoirs à la maison - l'école prend alors contact avec les parents. Nous, les enseignants, ne sommes souvent informés de ces drames que lorsque la situation est déjà inextricable. Souvent, le drame de la maison se transforme alors en une discussion avec les enseignants concernés, à la table familiale.
Je suis donc assis avec la mère et le fils à cet entretien. La mère explique que la semaine dernière, son fils a consacré dix heures «uniquement à vos devoirs de mathématiques, Monsieur Zingg». Elle est très en colère et je ne comprends plus rien au monde. J'étais d'avis que j'avais donné des devoirs pendant environ 20 minutes. Qu'est-ce qui ne va pas ?
En tant qu'enseignant du degré secondaire I, je me préoccupe beaucoup du nombre et surtout du type de devoirs que je donne aux élèves. De mes propres années d'école, j'ai encore connu le fait de «finir» les devoirs, de les «rattraper». Aujourd'hui, on sait, grâce à différents travaux de recherche, que ces devoirs ne permettent pas d'améliorer l'apprentissage, mais qu'ils ont plutôt tendance à démotiver les élèves.

Une bonne pratique des devoirs se présente comme suit :

• Les devoirs doivent pouvoir être résolus de manière autonome par les jeunes.
• Des exercices peuvent être proposés, mais ils doivent rester exceptionnels.
• Les tâches intelligentes sont variées, attrayantes, orientées vers l'action et comprises de manière autonome. Il en faut alors moins pour obtenir le même gain d'apprentissage.
• Quantitativement, il vaut mieux donner régulièrement peu de devoirs que ponctuellement beaucoup.
• Pour que les devoirs à domicile soient significatifs et efficaces en termes d'apprentissage, un feed-back individuel et orienté vers l'encouragement doit être régulièrement donné sur les devoirs à domicile.

De bons devoirs sont variés, attrayants et peuvent être résolus de manière autonome.

Pour en revenir à l'entretien avec les parents : Quelle était la nature desdits devoirs qui ont déclenché le drame ?
Chez moi, les élèves ne doivent pas faire plus de 20 minutes de devoirs de maths par jour. Pourtant, cet élève a travaillé plus longtemps dessus. Pourquoi ? Parce qu'il est ambitieux et qu'il veut absolument le faire parfaitement. C'est louable, mais ce n'est pas ce que je veux.
J'ai donc donné l'ordre à la mère d'arrêter les devoirs au bout de 30 minutes au plus tard. Si les devoirs ne peuvent pas être faits dans ce laps de temps, la faute me revient parce que je ne me suis pas exprimée clairement ou que j'ai abandonné un devoir qui n'est pas encore réalisable pour l'élève à l'heure actuelle. La mère était soulagée. D'autres drames ont pu être évités. Certes, aujourd'hui encore, l'élève fait parfois ses devoirs pendant plus de 30 minutes, mais la situation s'est nettement améliorée. De temps en temps, il a même terminé ses devoirs après seulement 15 minutes.

Les parents doivent avant tout créer un environnement calme pour l'apprentissage de leur enfant.

En tant qu'enseignant, qu'est-ce que j'attends généralement des parents en matière de devoirs ? Il s'est avéré que l'intérêt sans contrôle permanent est bénéfique. Je souhaite que les parents posent des questions à leur progéniture, qu'ils regardent parfois dans un cahier et qu'ils parlent avec leur enfant de ce sur quoi il travaille. Ils doivent proposer leur aide, non pas professionnelle mais organisationnelle, et surtout créer un environnement calme pour que leur enfant puisse apprendre et travailler de manière concentrée et donc rapide. Enfin, j'attends des parents qu'ils me contactent s'il y a des problèmes avec les devoirs ou l'école.
Imaginez que la mère n'ait pas donné de nouvelles. Par la suite, l'élève serait devenu de plus en plus frustré et ses résultats auraient probablement baissé. En tant qu'enseignant, j'aurais alors posé de plus en plus de questions et finalement, au bout d'un mois ou deux, j'aurais invité les parents à un entretien parce que leur fils n'aurait pas obtenu des résultats suffisants. Cet entretien avec les parents aurait certainement été plus désagréable pour tout le monde. Dans ce cas, je suis tout à fait disposé à mener plusieurs entretiens avec les parents, comme celui que je viens de décrire. C'est pourquoi, chers parents, n'hésitez pas à nous contacter à temps en cas de questions ou de problèmes - cela aide toutes les personnes concernées.

Les enfants qui se retrouvent seuls à la maison après l'école devraient bénéficier d'une prise en charge gratuite après les cours.

En tant qu'enseignant, je n'ai pas seulement des attentes envers les parents, mais aussi envers les écoles et les communes. Il y a des élèves qui se retrouvent seuls à la maison après les heures de cours. Les personnes qui s'occupent d'eux travaillent encore ou dorment, car elles travaillent en équipe. Souvent, ces jeunes ne peuvent pas gérer seuls la situation des devoirs. Pour ces cas, l'école doit mettre à disposition un encadrement gratuit après la fin des cours. Ainsi, les compétences que nous souhaitons encourager avec les devoirs à domicile peuvent être entraînées avec succès et l'égalité des chances est garantie au mieux.

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