Premiers secours en cas d'accident dentaire

Lors d'une chute à vélo, Jessica, huit ans, s'est violemment cogné le menton contre le guidon. «Elle s'est mordu la lèvre, ce qui a beaucoup saigné», raconte sa mère, «et deux dents de devant étaient également sorties !» Les parents se sont immédiatement rendus au service des urgences. Une fois la blessure soignée, le médecin des urgences a parlé à un dentiste, car Jessica avait déjà des dents définitives à l'avant. Le père avait fait tremper les dents cassées dans du lait et les avait emportées. Le dentiste a ainsi pu les remettre directement en place.

Les parents de Jessica ont tout fait correctement lors des premiers soins de leur fille : ils ont compressé la plaie avec une bande de gaze et placé les dents dans une solution «physiologique», c'est-à-dire semblable à celle du corps. Une mauvaise manipulation aurait cassé la structure de surface des dents, ce qui aurait rendu impossible leur remise en place. Les dents remises en place de Jessica seront maintenues stables pendant un certain temps à l'aide d'une attelle. Il semble qu'elle ne souffrira pas de séquelles à long terme.

Les dents arrachées doivent être transportées dans du lait ou de la salive.

Des dents définitives ébréchées ? Consultez immédiatement votre dentiste !

«Les grands enfants qui viennent aux urgences pour un accident dentaire avec des dents définitives sont généralement tombés à vélo ou ont glissé à la piscine», explique le dentiste Hubertus van Waes de la clinique d'orthodontie et de pédodontie de Zurich et directeur de la clinique dentaire scolaire de Zurich.

Si des dents permanentes sont cassées lors d'un accident, il faut agir correctement : «Consulter immédiatement le dentiste», dit van Waes. «Si possible, les dents devraient être remises en place sur le lieu de l'accident». Si cela n'est pas possible, transporter la dent dans du lait ou dans un petit sac en plastique avec un peu de salive. N'utilisez en aucun cas de l'alcool ou des désinfectants et ne mettez pas la dent dans la poche de votre pantalon. Si une dent peut être replantée, elle est fixée pendant environ deux semaines avec une attelle. La nature fait le reste.

Les accidents dentaires chez les jeunes enfants surviennent souvent parce qu'ils trébuchent, tombent et se cognent contre un bord. Selon van Waes, les «fractures au visage et les dents cassées» sont également typiques. Selon l'accident, les dents peuvent aussi se déchausser, se déplacer ou être enfoncées.

En cas de dents de lait arrachées, une visite chez le dentiste n'est pas nécessaire le jour même, car celles-ci ne sont pas remises en place, car cela pourrait gêner l'éruption des dents définitives. Les enfants n'ont pas de problème avec un espace vide en raison de dents de lait arrachées, sait van Waes.

«Ils peuvent bien s'adapter». La rangée frontale supérieure ne pose pas de problème, mais pour la rangée frontale inférieure, il peut arriver qu'un enfant lisple. «C'est pourquoi, en cas d'appareil dentaire, nous plaçons parfois une dent de remplacement».

En raison des séquelles possibles, les accidents dentaires doivent toujours être déclarés à l'assurance.

Toutefois, si les dents de lait sont déplacées, il faut aller immédiatement chez le dentiste pour que la dent puisse être remise en place, explique Hubertus van Waes. «Cela n'est possible que le jour même». Si un enfant a très mal ou ne peut plus mordre, il en va de même. Les accidents dentaires doivent toujours être signalés à l'assurance, souligne Hubert van Waes, car les séquelles ne sont souvent visibles que des années plus tard. «L'assurance de base obligatoire couvre les frais occasionnés chez les enfants».

Bien surveiller les enfants et les adolescents

Les blessures dentaires elles-mêmes ne saignent pratiquement pas. Mais si la langue ou la lèvre est blessée, le saignement est important. Les plaies doivent être recouvertes de compresses ou de tissus propres et comprimées. Selon le professeur Martin Rücker, directeur de la clinique de chirurgie buccale et maxillo-faciale de l'hôpital universitaire de Zurich, les fractures des os du milieu du visage sont rares chez les enfants. «La membrane osseuse est plus épaisse et l'os encore plus mou». Mais en cas de chute sur le menton, ce qui arrive souvent lors d'accidents de vélo, de scooter ou de patins à roulettes, l'apophyse articulaire de la mâchoire inférieure, par exemple, peut très bien se briser.

En fonction de l'évolution de la fracture, il est possible d'envisager un traitement conservateur - qui consiste en premier lieu à soulager avec des aliments mous - ou un traitement chirurgical. Les techniques assistées par endoscopie permettent ici d'opérer sans cicatrices visibles de l'extérieur. «Plus tôt une telle fracture est traitée chirurgicalement, mieux c'est», déclare Martin Rücker.

Le médecin-chef de la clinique, Harald Essig, explique que dans ce domaine, ils ont travaillé avec la chirurgie assistée par ordinateur. Cela lui permet de simuler l'opération et de fabriquer des implants sur mesure. «S'il manque une dent, elle peut d'abord être remplacée provisoirement, puis définitivement à la fin de la croissance - c'est-à-dire au plus tôt vers 16 ans pour les filles et deux ans plus tard pour les garçons».

Le chirurgien maxillo-facial Rücker recommande de surveiller tous les enfants blessés dans la région buccale, y compris en cas de traumatisme crânien, et de vérifier, en fonction de la chute, si la colonne vertébrale cervicale est blessée. Et : «En cas de plaies ouvertes, il faut se faire vacciner contre le tétanos».

Où se trouvent les dangers ?

Parmi les sports à risque, Rücker cite d'abord le football. «C'est un sport fréquent, on se prend vite un coup de coude dans la figure». Les accidents de chevaux sont également bien placés. Harald Essig explique : «Quand les chevaux tournent rapidement la tête, cela peut être très violent».

Le hockey sur glace, la boxe, le VTT ou les sports d'équipe «agressifs» comme le rugby présentent également des risques. «Mais dans ces sports, tout le monde porte aujourd'hui une protection», explique Harald Essig. «Idéalement, celle-ci doit être adaptée individuellement par un spécialiste».

Mais le dentiste van Waes et les deux chirurgiens maxillo-faciaux relativisent ces dangers, car la plupart des accidents dentaires surviennent dans la vie quotidienne normale.