Échec au gymnase - et maintenant ?
Dans le canton de Zurich, environ 3700 élèves de 6e année primaire et 2800 élèves de 2e année secondaire passent chaque année l'examen d'entrée au gymnase. Cela représente un total d'environ 6500 élèves par an. Pour certains, il s'agit déjà de la deuxième tentative. Environ 3300 d'entre eux ne réussissent pas l'examen d'entrée. Ce sont probablement plus de 15 000 enfants et adolescents par an en Suisse qui n'atteignent pas cet objectif. La plupart du temps, l'échec est lié à une déception massive des espoirs et des attentes. Les frères et sœurs, les parents, les autres membres de la famille et les amis sont également touchés.
Que font les quelque 30 000 mères et pères concernés dans un tel cas ? Nous ne le savons pas vraiment. Les nombreux exemples de cas individuels forment un puzzle qui pourrait difficilement être plus hétérogène : D'une part, il y a les parents qui ne s'intéressent guère ou qui sont plutôt sceptiques lorsque les enfants imaginent leur propre parcours de formation. Ils appartiennent peut-être à une génération où les taux de maturité de 10 pour cent étaient la règle, soit parce que le chemin de l'école au gymnase était trop long, soit parce que les traditions familiales ne prévoyaient pas la voie gymnasiale.
D'autre part, il y a des parents pour qui le monde s'effondre lorsque leur enfant n'est pas admis au gymnase. Que ce soit parce qu'ils ont eux-mêmes suivi cette voie ou parce que cela va de soi dans leur tradition familiale. Et il y a les parents qui viennent de pays où un taux de réussite au baccalauréat de 50 pour cent ou plus est courant. Ainsi, plus de 300 jeunes Allemands résidant en Suisse fréquentent les lycées de Constance, ville allemande proche de la frontière.
Toutes les voies restent ouvertes
Souvent, les parents sont angoissés et inquiets, et l'idée que seule la voie de la formation par le gymnase apporte le succès professionnel domine. Or, dans le système éducatif suisse, toutes les voies sont encore ouvertes par la suite. Les parents pourraient en principe se concentrer sur le soutien à apporter à leurs enfants pour qu'ils trouvent leur voie personnelle, leur montrer de l'intérêt, les aider en leur offrant un environnement calme et un emploi du temps structuré. Ils n'auraient pas à réagir avec déception si leur progéniture ne veut ou ne peut pas suivre la voie scolaire qu'ils ont indiquée. Trop de pression, des attentes excessives, trop de pédagogie associée à trop peu de temps libre conduisent les enfants à des conflits de loyauté. C'est en explorant très tôt des alternatives et en laissant différentes voies ouvertes que l'on sert le mieux le parcours éducatif.
Les parents doivent être des adultes loyaux qui aident leur enfant à trouver et à réaliser ses objectifs en toutes circonstances.
Ne pas se plaindre, aller de l'avant !
Si un examen n'a pas été couronné de succès, il ne vaut la peine de regarder les résultats de l'examen et de faire un recours si nécessaire que dans le cas de résultats très serrés, par exemple lorsqu'un enfant n'a pas réussi les tâches simples mais a réussi les tâches difficiles. Un autre exemple serait lorsque le contenu d'une rédaction est bon, mais qu'il a été trop dévalorisé en raison de trop nombreuses fautes d'orthographe (d'un dyslexique). Dans la plupart des cas cependant, il s'agit d'accepter le résultat, d'assimiler la déception et de se concentrer sur les alternatives préparées. Il n'est guère utile pour l'enfant que les parents continuent à se plaindre pendant des semaines du système scolaire ou à lui reprocher qu'il aurait dû apprendre plus et jouer moins.
Les parents doivent être des adultes loyaux qui soutiennent leur enfant dans toutes les situations pour qu'il trouve et réalise ses objectifs. Il vaut la peine de montrer un intérêt attentif et de chercher le dialogue sans trop de pression. C'est justement à la puberté que les jeunes ont besoin de pouvoir déterminer eux-mêmes la distance et la proximité avec leurs parents. Les enfants ne se manifestent pas seulement lorsqu'ils ont besoin d'argent, mais aussi lorsqu'ils ont l'impression que les adultes peuvent leur apporter un soutien ici ou là. Nous devons toutefois leur laisser le choix du moment.
Les parents devraient clarifier à l'avance le soutien financier qu'ils peuvent et veulent donner, ce à quoi ils sont tenus et où ils veulent fixer des limites. Les jeunes peuvent mieux s'orienter si les choses sont claires. C'est justement lorsque les parents ne connaissent pas encore bien les possibilités professionnelles et le système de formation professionnelle qu'il est judicieux de bien s'informer et d'aider les jeunes à se rendre à l'orientation professionnelle ou à trouver des stages d'initiation. Plus un jeune est en contact avec des collègues aussi divers que possible, plus il lui sera facile de trouver ses propres solutions avec l'aide de ses parents et de l'école.