Tout le monde skie - mais comment ?

Arrivé depuis peu en Suisse, Thomas Dreher est attiré par les pistes de ski avec sa famille de cinq personnes. Cet Allemand de 38 ans est le nouveau médecin-chef du service d'orthopédie et de traumatologie pédiatriques de l'Hôpital pour enfants de Zurich. Il n'a pas peur des accidents - mais il ne laisse pas ses enfants aller sur les pistes sans protège-poignets.

Les vacances sportives ont commencé. Nous imaginons que des enfants se présentent désormais régulièrement aux urgences avec des fractures.

Depuis le début de la saison de ski, nous avons effectivement régulièrement des patients qui ont eu un accident de ski. La plupart des stations de ski disposent d'une bonne couverture médicale, ce qui explique que beaucoup puissent être traités sur place. Le nombre est donc encore bien plus élevé dans ces hôpitaux. Mais les cas graves et ceux qui nécessitent éventuellement une intervention chirurgicale viennent ensuite chez nous.

Quelles sont les blessures les plus fréquentes que vous voyez ?

Les ruptures des ligaments croisés et les fractures osseuses sont les plus fréquentes : cuisse et jambe, coude et avant-bras. Les blessures graves à la tête ou au tronc sont rares chez les enfants.

«Plus les enfants sont jeunes, moins ils risquent de se blesser».

Quelle est la gravité d'une fracture ?

En général, on peut dire que les fractures chez les enfants guérissent bien et rapidement. La plupart peuvent être traitées de manière conservatrice, c'est-à-dire avec un plâtre et des attelles. Il faut opérer les fractures qui impliquent les articulations ou dont l'os est tellement déplacé qu'il ne peut pas reprendre sa position correcte. Or, les enfants ont un grand potentiel de remodelage. Cela signifie qu'un os qui s'est un peu déformé se redresse généralement de lui-même au cours de la croissance.

Vous êtes père de trois enfants. Votre famille fait-elle du ski ?

Oui, nous venons d'arriver de Heidelberg et c'est un plaisir de voir l'engouement des Suisses pour les sports d'hiver. C'est pourquoi mes enfants commencent tout juste à en profiter.

Avez-vous peur des accidents ?

Non. Bien sûr, il faut s'attendre à des chutes lorsqu'on pratique un sport à grande vitesse. C'est pourquoi je pense que le plus important est qu'ils suivent un cours de ski adéquat. Et qu'ils portent des protections contre les blessures fréquentes et particulièrement graves : Casque, protection dorsale et protège-poignets.

Nous imaginons que le pédiatre voit toujours dans son esprit à quoi ressemblera l'os de son enfant si quelque chose tourne mal au prochain virage - cela ne vous gâche-t-il pas le plaisir de skier ?

Non. Je trouve que c'est un avantage : s'il arrive quelque chose, je sais comment me comporter et je peux évaluer si l'os est vraiment cassé. Le sport et le plaisir font partie de la vie, et dans un sport plus agressif comme le ski alpin, il y a aussi un certain risque de blessure. Ce risque doit être mis en balance avec le bienfait que l'on retire de l'exercice physique et de la pratique d'un sport. En tout cas, je ne veux pas priver mes enfants de ce que d'autres enfants font, simplement parce que je sais ce qui pourrait arriver dans le pire des cas.

D'un point de vue médical, y a-t-il un âge minimum pour commencer à skier ?

Non. En règle générale, plus les enfants sont jeunes, moins ils risquent de se blesser, car ils ont encore beaucoup plus de cartilage et sont plus élastiques. Différentes études ont montré que les enfants en âge scolaire se blessent plus souvent que les enfants plus jeunes - ou même que les adolescents. Bien sûr, il ne faut pas faire dévaler la pente la plus raide à des enfants de trois ou quatre ans. Mais il existe des pistes adaptées, des skis de glisse et des cours de ski pour les petits enfants. Pourquoi ne pas laisser ses enfants faire ce genre de choses ?

Des skis d'occasion suffisent-ils ? Et comment puis-je apprendre à skier à mon enfant ? Lisez à la page suivante 8 réponses à 8 questions posées à la fédération de ski Swiss Ski.

Faire du ski coûte cher. Un équipement d'occasion de la bourse d'hiver fera-t-il l'affaire ?

En principe, rien ne s'y oppose si elle est en bon état. Ce qui est déterminant, c'est la fonctionnalité : la fixation doit fonctionner et être correctement réglée. La chaussure doit être adaptée, donner un bon maintien, mais ne pas être trop dure non plus. Et le ski doit être adapté au niveau de pratique. Ensuite, le matériel doit être entretenu régulièrement, c'est-à-dire : affûter les carres et cirer la semelle.

Où se trouvent les plus grands risques de blessures pour les enfants ?

Les collisions constituent le plus grand danger. Il est important que les enfants ne s'assoient pas sur les pistes de ski et qu'ils portent un casque et une protection dorsale. De nombreuses collisions peuvent être évitées en faisant en sorte que les adultes skient derrière les enfants et évitent ainsi que quelqu'un ne les percute par l'arrière. Il faut également veiller à ce que les enfants ne soient pas trop fatigués et qu'ils maîtrisent leur vitesse.

Les enfants doivent-ils apprendre à skier à l'école de ski ou puis-je le faire moi-même ? À quoi dois-je faire attention ?

L'apprentissage est souvent plus facile avec d'autres enfants et sous la direction d'un moniteur compétent. Si l'on veut tout de même apprendre à son enfant par soi-même, il faut d'abord le laisser se balader sur le plat avec ses skis, glisser et monter. Ce n'est qu'ensuite qu'il faudra s'attaquer aux premières petites descentes en chasse-neige - appelées aujourd'hui «pizza» ou «part de gâteau» - et s'entraîner à freiner. Quoi qu'il en soit, l'essentiel est que l'enfant y trouve du plaisir.

Les toboggans en plastique sont-ils utiles pour les premiers essais sur la neige ?

Les toboggans en plastique sont des jouets adaptés aux enfants pour découvrir l'intérêt de glisser sur la neige. Ils leur permettent de faire leurs premières expériences sur la neige dans le jardin ou sur le domaine skiable. Mais la plupart du temps, l'intérêt diminue rapidement, car la manipulation est plutôt pénible et la chaussure glisse volontiers hors des fixations - il faut alors de vrais skis et de vraies chaussures de ski.

Mon enfant préfère skier sans bâtons - est-ce que cela est aussi acceptable ?

L'enseignement pour débutants se fait en grande partie sans bâtons. Dans l'enseignement aux enfants, on travaille avec de nombreux moyens auxiliaires qui doivent d'une part motiver les enfants et d'autre part les aider à se tenir dans la bonne position et de manière stable sur les skis ainsi qu'à travailler à partir des jambes - dans ce contexte, les bâtons sont souvent plutôt un obstacle. En grandissant, les enfants devraient toutefois skier avec des bâtons : Ils leur donnent de la stabilité, offrent une aide dans les traversées et les parties plates et sont utiles pour l'apprentissage de nouvelles techniques.

Quel est le moment le plus précoce pour qu'un enfant commence à faire du snowboard ?

Avec le bon matériel sur le bon terrain, il n'est jamais trop tôt. Burton propose un snowboard à tirer derrière soi, avec lequel un enfant peut faire ses premières expériences de glisse sur la neige dès qu'il se tient debout.

À partir de quand faut-il mettre un enfant sur des skis de fond au plus tôt ?

Ici aussi, c'est possible : Cela peut se faire dès l'âge d'un an et demi ou de deux ans, si l'enfant y prend plaisir. D'ailleurs, ce n'est pas sur les pistes de ski de fond que cela se passe le mieux, mais dans la neige poudreuse, où il peut faire des traces.

À partir de quand puis-je emmener mon enfant en randonnée à ski ?

Cela dépend du matériel et des capacités de l'enfant. Pour les premières expériences de randonnée, il existe un insert de fixation, mais il est plutôt instable et surtout très lourd. Le poids est généralement le plus gros problème pour les enfants, car il n'existe pas non plus de chaussures de randonnée spéciales pour enfants, celles-ci ne sont disponibles qu'à partir de la taille 35. Il est important que les enfants fassent suffisamment de pauses et ne soient pas obligés de transporter eux-mêmes des provisions et du matériel en cours de route. Pour la descente, il faut savoir évaluer correctement ses capacités à skier dans les conditions de neige en terrain libre.

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