Monsieur Wendl, comment réussir à fonder une famille malgré une relation à distance ?
Monsieur Wendl, nous vivons et travaillons dans un monde de plus en plus globalisé. Le nombre de familles vivant une relation à distance est-il en augmentation ?
Il n'existe pas de chiffres concrets, mais ce qui a définitivement augmenté, c'est la volonté de faire la navette, car les moyens de communication numériques, comme Skype ou FaceTime, permettent de participer au quotidien de l'autre, même à une grande distance, de le voir en temps réel. Il est donc aujourd'hui évident de pouvoir vivre en bilocalité tout en ayant une famille.
Quels conseils donneriez-vous aux parents qui choisissent ce mode de vie ?
Il y a trois règles de base à respecter. Premièrement, le couple doit déterminer s'il est judicieux pour les deux de vivre dans deux endroits différents pendant la semaine. Si, par exemple, le père n'a actuellement qu'une offre d'emploi à Zurich avec une description de poste aussi intéressante et que la mère des enfants ne veut pas se passer de la proximité de ses parents à Stuttgart, ce modèle a du sens pour les deux et ils peuvent plus facilement supporter les contraintes d'une relation à distance. En outre, l'horizon temporel devrait être clarifié au plus tard après deux ans : Comment allons-nous ? Combien de temps voulons-nous vivre et travailler ainsi ? Enfin, les deux partenaires doivent réussir à vivre seuls un quotidien épanouissant pendant la semaine. Si l'un des deux se sent durablement perdant, ce modèle de vie est très probablement voué à l'échec.
C'est évident, mais cela concerne aussi les couples sans enfant qui vivent une relation à distance. Qu'est-ce qui est si spécifique aux familles ?
La complexité de la construction est décuplée. Pour les couples sans enfants, l'objectif est de tirer le meilleur parti possible de cette situation malgré la distance et le peu de temps passé à deux. Si des enfants viennent s'ajouter, il s'agit principalement de limiter les dégâts.
Ça a l'air dramatique.
Le degré de dramatisation varie d'un cas à l'autre. Il n'existe aucune preuve scientifique que la relation entre le père et les enfants en souffre nécessairement. Ce qui est sûr, c'est que les pères feraient bien de participer activement à la vie quotidienne de la famille, même pendant la semaine, par téléphone ou par Skype. Celui qui prend le temps et le calme dès le mardi soir pour s'enquérir auprès de son fils du résultat de son travail en classe, a le temps de s'occuper d'autres sujets le samedi. Bien entendu, plus les enfants sont âgés, plus cet échange est facile. La qualité du week-end ne se décide donc pas le week-end lui-même, mais pendant la semaine - tout comme la qualité de la relation entre le père et les enfants.
Pourtant, dans ces familles, on imagine que les attentes pour le week-end sont extrêmement élevées.
Bien sûr. Il y a les attentes vis-à-vis du couple, les besoins des enfants, sans oublier le temps que l'on se consacre à soi-même. Ce n'est pas facile de faire la part des choses. Il faut en parler : Qui a besoin de quoi et combien puis-je donner ? Les enfants comprennent également que les parents souhaitent aussi passer du temps à deux lorsque c'est leur tour. Tout le monde a besoin du week-end comme temps central de la famille, comme moment de qualité où papa est vraiment là.
En savoir plus sur la famille à distance / la flexibilité au travail :
- Famille à distance - comment ça marche ? Deux pères font le point.
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