Tout d'abord, le terme ne dit rien d'autre que dans la vie de tous les jours, il y a, à côté des tâches visibles, de très, très nombreuses tâches invisibles qui ne sont jamais nommées explicitement et qui doivent pourtant toutes être identifiées, réfléchies, planifiées puis exécutées en parallèle. En économie, on appellerait cela tout simplement la gestion de projet. En règle générale, il n'est pas nécessaire d'expliquer aux femmes ce qu'est la charge mentale. D'une certaine manière, être une femme, c'est être responsable de tout dans le ménage, dans la relation et en ce qui concerne les enfants. En revanche, de nombreux hommes qui entendent ce terme pour la première fois ont un grand point d'interrogation dans la tête.

Absolument. En particulier, là où il y a une grande différence de salaire entre les hommes et les femmes, les femmes ont réduit leur activité professionnelle, voire l'ont abandonnée, pour s'occuper des enfants, qui se sont retrouvés soudainement à la maison 24 heures sur 24 et qui, selon leur âge, doivent ou ont dû être nourris, occupés et scolarisés.

Je pense qu'il faut aborder la question comme une gestion de projet classique. Premièrement : faire un inventaire. Rassembler tout ce qui peut l'être, qui fait quoi, quand et combien de fois, et noter qui y pense et qui initie le processus. Deuxièmement : développer une routine de réunion hebdomadaire au cours de laquelle les tâches et les responsabilités sont réparties et où l'on discute : qui fait quoi et quand ? Troisièmement : faire une rétrospective tous les deux mois : Qu'est-ce qui a bien fonctionné, qu'est-ce qui a mal fonctionné ? Pourquoi cela ? Où y a-t-il eu des dépenses supplémentaires ? Qu'est-ce qui doit être redistribué ? Quelles sont les tâches dont on peut se décharger durablement ? Quelles sont les tâches qui devraient être redistribuées afin de développer les connaissances et les compétences ?