Claudia Ballhause, 41 ans, est journaliste indépendante. Il y a huit ans, elle a quitté l'Allemagne pour l'Argentine. Avec son mari William Soria, 38 ans, et leurs deux enfants Philipp, 6 ans, et Bastian, 4 ans, elle vit à Córdoba, la deuxième plus grande ville du pays. William y travaille dans le contrôle de gestion.

Dès le début de la pandémie, toute l'Argentine a été soumise à un lockdown extrêmement strict. Depuis mars, il n'y a pas d'école, pas de théâtre, pas de cinéma, pas de concerts, etc. dans tout le pays. Les aires de jeux et les parcs sont fermés. Avec les enfants, nous n'avons pu sortir de la maison qu'en mai, mais seulement le week-end. Depuis juillet environ, les employés sont retournés au bureau, bien que de nombreuses entreprises continuent de s'accrocher au home office. Les réunions de famille de dix personnes maximum ne sont également autorisées que depuis quelques semaines. Nous n'avons pas vu la plupart de nos amis depuis mars.

Heureusement, les cas ont diminué fin novembre, mais il y a encore environ 150 nouvelles infections par jour dans notre ville. Toujours est-il qu'à partir de janvier, le tourisme à l'intérieur du pays est rendu possible, ce qui permet à la plupart de prendre quelques jours de vacances. Car en janvier et février, il fait très chaud ici et c'est la principale période de vacances. Pour l'instant, tout le monde attend avec impatience le début de la campagne de vaccination annoncée à grand renfort de publicité. Mais on ne sait pas encore quand cela se fera.

Je suis indépendante et je travaille heureusement à la maison. Mon mari a également travaillé à domicile de mars à juillet, puis il a dû retourner au bureau.

Il n'y avait pas du tout de garde d'enfants ici, l'école et le jardin d'enfants sont fermés. Les enfants sont à la maison depuis mars. Comme mon mari travaille de 8h à 17h, c'est moi qui me suis occupée d'eux. Heureusement, seul Philipp a eu des devoirs à faire chaque jour pour l'école maternelle. Depuis décembre, les enfants peuvent à nouveau être gardés en petits groupes pendant 3 heures maximum et les garçons partent le matin dans un camp d'été avec piscine en plein air.

Nous entendons constamment parler de cas, malheureusement aussi de décès, de connaissances et d'amis. Un oncle est resté plus longtemps aux soins intensifs. Nous-mêmes n'avons heureusement pas encore été touchés. Mais nous avons déjà été isolés deux fois parce que des collègues de William ont été testés positifs. Ce furent des jours d'angoisse.

Nous le fêterons à la maison, dans le cercle familial le plus étroit, avec mes beaux-parents et ma belle-sœur. Ma maman ne pourra malheureusement pas venir d'Allemagne. L'Argentine ne s'est pas encore ouverte aux touristes étrangers et, dans la situation actuelle, un vol comporte également trop de risques.

Je pense que les deux ont leur raison d'être. J'ai aussi apprécié le temps passé à la maison. Avant, nous étions toujours en route et stressés pour arriver à l'heure au bureau, à l'école et au jardin d'enfants. Ces derniers mois ont été très détendus à cet égard. Nous avons pu profiter des enfants, nous avons cultivé un potager ensemble. Depuis que tout va bien, nous avons beaucoup fait de vélo et joué. Mais bien sûr, c'était aussi fatigant. Surtout les premiers temps, où nous n'avions pas du tout le droit de sortir de la maison. Je ne sais pas ce que nous aurions fait sans notre jardin. Les enfants ont beaucoup souffert de l'absence totale de leur environnement social habituel, qui continue en partie à leur faire défaut. Ne pas pouvoir voir ses grands-parents et ses amis pendant des mois, ne pas aller à l'école - cela a été très difficile pour eux. Et l'envie de faire des devoirs virtuels et des réunions zoom a également diminué de plus en plus.

La normalité. Après l'été, Philipp entrera à l'école primaire en mars et Bastian commencera l'école maternelle. Je souhaite qu'ils puissent aller à l'école et ne pas avoir à nouveau des cours virtuels. Et nous voulons absolument partir en Allemagne en juillet. J'espère que c'est possible.

Découvrez la situation en Espagne dans la huitième partie de notre série Familles au quotidien en Corona dans le monde entier. Vous pouvez lire ici tous les portraits de famille publiés jusqu'à présent : Familles et Corona dans le monde.