Des professions en mutation

Notre société évolue constamment - et avec elle nos professions", explique Eva Holzmann du centre de carrière de la ville de Zurich. Presque toutes les dénominations des apprentissages professionnels avec certificat fédéral de capacité (CFC) ont été changées par les associations professionnelles au cours des dix dernières années, explique la conseillère en orientation professionnelle. Parfois, les changements de nom ne signifient que de petites adaptations du profil professionnel, parfois ils reflètent des évolutions techniques, sociales ou légales profondes.
Une tendance qui a déjà fait disparaître de nombreux métiers et en a fait naître de nouveaux est la fusion de métiers. Les formations de couvreur, de constructeur de toitures plates, de monteur de façades, de monteur d'échafaudages et de monteur de stores ont fusionné pour former celles de polybâtisseur ou d'aide-polybâtisseur. Les métiers d'électromécanicien et de mécanicien sur machines ont été absorbés par le métier de polymécanicien, et le boulanger-pâtissier a fusionné avec le pâtissier-confiseur pour devenir le boulanger-pâtissier-confiseur. Eva Holzmann peut s'imaginer que cette tendance se poursuivra encore. «Il est bien possible», dit-elle, «que l'apprentissage de paveur se fonde un jour dans une formation du secteur principal de la construction».

Renversement de tendance pour le travail manuel ?

Non seulement la pose de pavés est moins demandée qu'auparavant, mais d'autres métiers traditionnels disparaissent peu à peu. Les apprentissages de luthier, de graveur ou de cordonnier sont par exemple menacés. Dans toute la Suisse, seuls trois ou quatre apprentis suivent encore ces formations. «Les chances de survie de ces métiers sont toutefois difficiles à estimer», ajoute Holzmann.
La conseillère en orientation professionnelle, universitaire et de carrière pense que certains métiers traditionnels vont bientôt connaître une contre-tendance. Le cordonnier, en particulier, sera sans doute à nouveau plus demandé à l'avenir. Qu'il s'agisse de chaussures sur mesure ou de chaussures spéciales, de réparations ou de petites corrections orthopédiques : le besoin d'un travail manuel de haute qualité devrait plutôt augmenter à nouveau.
Une autre méga-tendance qui perdure est la numérisation. Dans les années quatre-vingt-dix, cette évolution n'a pas seulement donné naissance au métier d'informaticien. La numérisation a modifié presque tous les profils professionnels. Depuis l'année dernière, les créatifs peuvent par exemple faire un apprentissage de designer de médias interactifs. Ces spécialistes, qui ont des connaissances techniques, planifient des sites web, des apps, des forums sociaux, des réseaux sociaux ou des interfaces utilisateur de distributeurs de billets.

Nouvelles formations en vue

La tendance à la professionnalisation des formations crée également de nouveaux métiers. Des spécialistes de la restauration de système aux experts du dialogue avec la clientèle, en passant par les employés des transports publics ou les spécialistes de la promotion de l'activité physique et de la santé : «Nous pouvons aujourd'hui apprendre des métiers dans lesquels il n'existait pas de diplômes au niveau de la formation initiale il y a encore peu de temps», explique Holzmann, qui ajoute : «Ces diplômes d'apprentissage reconnus au niveau fédéral sont souvent très demandés sur le marché du travail».
Holzmann suppose que les métiers du futur se situent entre autres dans le secteur des services et de l'écologie. «Il est bien possible», dit-elle, «que les jeunes puissent un jour apprendre le métier de spécialiste de l'environnement». Quel que soit le métier que les jeunes d'aujourd'hui ou de demain choisiront, une chose est claire : «L'apprentissage tout au long de la vie est plus qu'un slogan». Car la constante reste le changement.
Pour devenir luthier, il faut savoir jouer d'un instrument à cordes.

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