Comment réussir l'égalité dans le couple
Ne pas répartir les tâches, mais les responsabilités !
J'observe des hommes qui pensent vivre dans une relation d'égal à égal parce qu'ils soutiennent leur femme. Ils descendent les poubelles, font la vaisselle et vont chercher les enfants à la crèche. Est-ce cela l'émancipation ? L'égalité dans le couple signifie-t-elle que l'homme soutient sa femme dans les tâches ménagères et dans la garde des enfants ?
Pour moi, la réponse est évidente, car on ne peut pas soutenir d'égal à égal. On ne peut soutenir que quelqu'un qui assume la responsabilité. Et c'est justement là que réside le problème : la responsabilité.
Même si les couples se répartissent bien les tâches, la femme se sent traditionnellement responsable du ménage et de la garde des enfants. Et la responsabilité nous pèse et nous stresse. Être responsable, c'est avoir une vue d'ensemble, garder un œil sur tout, penser à tout, garder les yeux et les oreilles ouverts, accepter le feedback, réfléchir aux situations ? ne pas se déconnecter.
Et derrière la tête, ce petit murmure qui dit : «En fait, c'est ton travail».
1. faire le bilan : Qui se sent responsable de quoi ?
Pour sortir de ce piège de l'assistance, nous devons avant tout parler ensemble et plus précisément de la responsabilité. Mon partenaire et moi avons d'abord constaté, en discutant, quelle répartition des responsabilités s'était inconsciemment établie :
Lui : voiture (réparations, assurance, changement des pneus, etc.)
Moi : décoration de l'appartement, cadeaux pour les amis et la famille
Lui : lave-vaisselle, propreté de l'appartement
Moi : activités, excursions, rencontres avec des amis
Cela ne veut pas dire que je n'ai pas changé les pneus de la voiture de temps en temps (pour me prouver que j'en étais capable). Mais je ne me suis pas inquiétée de savoir si la bande de roulement était usée, si nous aurions besoin de nouveaux pneus lors du prochain changement et, si nous en avions besoin, lesquels acheter, etc.
2. évaluer : est-ce que cette répartition nous plaît ? Que souhaiterions-nous changer ?
Après avoir constaté qui avait assumé des responsabilités dans quels domaines jusqu'à présent, nous avons automatiquement réfléchi à la question de savoir si cela nous plaisait ou si nous voulions y apporter des changements. Cela nous a permis d'apprendre à mieux nous connaître et à mieux comprendre les situations et les frustrations quotidiennes. Cela nous a aidés à entrer dans des discussions plus profondes, plutôt que de nous reprocher mutuellement que l'autre «ne voit pas» les tâches à accomplir.
Avec la naissance de notre fille, nous avons vu arriver de nombreuses nouvelles tâches que nous voulions accomplir ensemble. Selon la répartition traditionnelle des rôles, la responsabilité de notre enfant me reviendrait. Cependant, cela serait en contradiction avec notre idée d'une relation égalitaire. Nous avons donc classé les tâches en domaines de responsabilité et les avons réparties entre nous. Cela donne la possibilité de répartir les domaines de la manière qui plaît à chacun et qui est donc facile.
Dans notre cas, cela ressemble à ceci.
Lui : rendez-vous chez le médecin, transport (poussette, porte-bébé, siège auto, ...)
Moi : alimentation, vêtements
Au quotidien, je constate lagrande différence que fait le fait que nous ne nous soyons pas réparti les tâches, mais les responsabilités.
Je l'explique avec l'exemple du pédiatre :
Lui confier la tâche signifierait que je lui dis : «S'il te plaît, va chez le médecin le 3 mars à 11h30 pour un examen de routine. Je te laisse la carte à puce. Demande s'il te plaît si tu as un bouton sur le ventre».
Remettre la responsabilité, cela signifie qu'il me demande : «Toi, j'ai pris rendez-vous prochainement pour l'examen de routine et la petite a quand même un bouton sur le ventre, je vais me renseigner. Tu as remarqué autre chose ?»
Se décharger de ses responsabilités n'est pas si simple
Les hommes ne peuvent pas simplement prendre la responsabilité, nous, les femmes, devons aussi la céder. Abandonner la responsabilité, c'est faire confiance. Cela signifie aussi que je fais entièrement confiance à mon partenaire, que je ne contrôle pas constamment, que je lâche prise. Lâcher prise et accepter que le partenaire mette peut-être les choses en œuvre de manière totalement différente exige, outre la confiance, beaucoup d'ouverture et de flexibilité.
Pour moi, un défi réside également dans la confrontation avec les attentes d'autres femmes. Lorsqu'une autre mère me demande comment s'appelle notre pédiatre et que je ne trouve pas tout de suite le nom, je me sens automatiquement mal. Et non, je n'ai pas non plus d'application qui m'informe des poussées de développement.
La responsabilité ne signifie pas que l'on doive tout faire seul
Nous n'avons pas classé toutes les tâches qui nous incombent dans nos domaines de responsabilité, mais celles que nous avons classées me détendent. Je trouve qu'on prend la tâche plus au sérieux et avec plus de précision lorsque la responsabilité ne flotte pas dans l'air, parce qu'on ne peut pas dire plus tard : «Ah, je pensais que tu allais le faire».
Si la responsabilité est attribuée, on ne peut pas reprocher au partenaire de «ne pas voir» une tâche. Celui qui est responsable accomplit la tâche ou demande de l'aide. Même si l'un demande du soutien, l'autre ne doit pas se sentir coupable de ne pas avoir eu l'idée de lui-même.
Petit à petit, la confiance s'installe et chacun demande de l'aide quand il en a besoin. Et c'est précisément ce qui fait naître une incroyable détente.
En l'absence d'explication, les choses se passent plutôt ainsi : l'un d'entre eux sort les poubelles à plusieurs reprises pendant trois semaines et, à chaque fois, la frustration augmente jusqu'à ce qu'elle se décharge sur son partenaire, qui ne sait pas ce qui lui arrive, par des reproches. Si je sais que l'ordre et la propreté de la cuisine relèvent de ma responsabilité, je n'ai pas besoin d'espérer que le partenaire sorte les poubelles, je peux tout de suite lui demander son aide, sans frustration.
Ce texte est d'abord paru sur Edition F.
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