13 questions sur la puberté

À quelle fréquence et jusqu'à quand les adolescents doivent-ils être autorisés à sortir le soir ?

La question qui se pose ici est de savoir ce qui est important pour les parents. Selon quels paramètres ou critères décident-ils du moment où un enfant doit rentrer à la maison ? Ont-ils peur parce que l'enfant est avec des amis qui ne lui font pas de bien ? Ou vivent-ils simplement selon des règles, selon la devise : «C'est comme ça et c'était aussi comme ça chez nous» ? Pour moi, la sécurité a toujours été la priorité absolue. J'avais une grande confiance en nos enfants, ils avaient des amis et voulaient être avec eux. Ma «consigne» à nos enfants était la suivante : «Je ne veux pas que vous rentriez seuls à la maison. Vous devez toujours rester dans le groupe». Chez nous, il n'y avait donc pas d'heure fixe. Le groupe était déterminant parce qu'en tant que mère, je me sentais ainsi plus sûre.
Caroline Märki, coach parental

À partir de quand les parents peuvent-ils demander à leurs enfants de rester seuls à la maison ?

Cela est très individuel et dépend du tempérament de l'enfant, de la durée de l'absence et du moment de la journée. En règle générale, les enfants de l'école primaire peuvent rester seuls une demi-heure si leur maman ou leur papa doit aller chercher quelque chose. Ou s'il doit attendre un moment après l'école avant que quelqu'un ne rentre à la maison.
De nombreux enfants ne peuvent rester seuls à la maison le soir et pendant de longues périodes qu'à partir de douze ans environ. Avec des frères et sœurs plus âgés, cela peut bien sûr se faire plus tôt. Il est important que votre enfant ait toujours la possibilité de contacter quelqu'un s'il ne se sent pas en sécurité.
Personnellement, je déconseille aux parents de laisser leur enfant dormir seul. Même s'il est un bon dormeur, il peut arriver qu'il se réveille et se sente impuissant. Une telle expérience peut être marquante et susciter des craintes inutiles. Engagez plutôt quelqu'un pour surveiller votre enfant afin qu'il s'habitue très tôt à ce que papa et maman fassent aussi quelque chose pour eux et sortent le soir.
Sarah Zanoni, psychopédagogue

Si l'enfant fume des joints - que doivent faire les parents ?

Si un enfant se met à consommer de la drogue, il faut en parler. La manière dont cela se passe dépend beaucoup de la manière dont on s'est comporté jusqu'à présent dans l'éducation. Si les parents sont souvent absents et que les enfants sont livrés à eux-mêmes, ils cherchent eux-mêmes leurs limites.
Les enfants ne remarquent toutefois qu'ils dépassent leurs limites que si la maison leur a transmis des limites et qu'ils ont développé un critère intérieur. La question est donc plutôt : quel est l'objectif d'un tel entretien ? Est-ce que l'on veut, en tant que parent, évacuer son stress ou souhaite-t-on que notre rejeton se contrôle à l'avenir et qu'il évite de préférence à tout prix les drogues de quelque nature que ce soit ?
C'est un souhait, et comme pour tous les souhaits, il est libre. Par exemple, si un garçon rentre à la maison, qu'il a trop fumé et qu'il a des nausées, le mieux est de le faire vomir et de le laisser dormir. Quand il se sent à nouveau bien, on essaie d'en parler. Ce ne sera pas facile, car il va mal, il sait qu'il a fait une bêtise et évitera donc d'en parler, car il a très honte. Il utilisera toutes les stratégies possibles pour ne pas avoir à parler à ses parents. C'est là que ça devient passionnant.
Quand attrape-t-on l'enfant ? Est-ce qu'on y arrive ? Comment gère-t-on cette transgression des limites ? Est-ce vraiment si grave si l'enfant essaie quelque chose ? Pourquoi a-t-on si peur de la chute ? Pourquoi a-t-on certes l'indignation, la morale, mais pas la confiance que l'enfant peut gérer cela ? C'est souvent là que la biographie personnelle entre en jeu. A la puberté notamment, les années d'adolescence de l'enfant sont un rappel permanent de son propre développement. Mais ce sont justement ces peurs qui affaiblissent la propre position de négociation.
Philipp Ramming, psychologue pour enfants et adolescents
(Pour en savoir plus sur le rapport au shit, voir notre grand dossier en ligne sur la fumette)

«Si votre fille de 13 ans veut absolument traîner à la gare, j'attends de vous que vous y alliez et que vous la rameniez à la maison».

Sefika Garibovic, experte en jeunes en difficulté

La fille de 13 ans préfère traîner à la gare avec ses nouveaux amis. Que faire ?

Dans tous les cas, vous devriez parler à votre fille et lui expliquer que ce n'est pas possible. «Ecoute, je t'aime, je veux te protéger, mais si tu vas là-bas, tu vas te confronter à des problèmes». Si elle y va quand même, proposez-lui de rencontrer ses collègues à votre domicile ou dans un autre endroit plus sûr. Si l'attrait est alors toujours trop grand, j'attends de vous, en tant que parents, que vous vous rendiez là-bas et que vous rameniez votre fille à la maison.

Sefika Garibovic, experte en post-éducation et en resocialisation des jeunes en difficulté

Leur fille de 15 ans a passé la nuit à l'hôpital parce qu'elle avait trop bu. Comment les parents doivent-ils se comporter ?

Pour moi, il n'y a pas de réponse universelle à cette question. Tout dépend de la cause de l'ivresse. Pourquoi l'enfant a-t-il bu autant ? A-t-il des soucis qu'il doit faire passer ? Ou veut-il faire partie de la société ? Si c'est le premier cas, il est très important de l'aborder. C'est plus important que de donner des leçons de morale. Car l'enfant ne va pas bien et il ne connaît apparemment que ce moyen pour anesthésier son mal-être.
Il se peut aussi que la fille ne connaisse pas ses limites. Et - hop ! - elle a trop bu. Si c'est le cas, c'était un très bon apprentissage, et en tant que mère, on sait que tout s'est bien passé. La fille elle-même aussi, elle en a appris un peu plus sur elle-même et sur sa tolérance à l'alcool. Je trouve cela très instructif. Là aussi, les leçons de morale ne servent à rien.
Caroline Märki, coach parental

Comment les parents motivent-ils leur enfant pubère à travailler à l'école ?
faire des efforts ?

L'adolescence est une phase très difficile et problématique de l'apprentissage et de la vie humaine. Plus que dans toute autre phase de développement, le vis-à-vis humain est décisif à cette époque. Si ce vis-à-vis parvient à combiner l'empathie avec une certaine rigueur ainsi que la distance avec le besoin d'être compris, il peut réussir à motiver l'élève.
Carl Bossard, recteur fondateur de la HEP de Zoug et professeur de gymnase

Plusieurs experts affirment qu'après l'âge de 13 ans, l'éducation n'est plus possible. Comment les parents doivent-ils alors s'occuper de leur enfant ?

Bien sûr que l'on continue à éduquer son enfant, et ce de la même manière qu'avant ses 13 ans. Non seulement cette affirmation m'est extrêmement antipathique, mais elle part d'un modèle très technique. Selon ce modèle, chaque enfant se trouve au même endroit après l'âge de 13 ans. Or, c'est le contraire qui est vrai : chaque enfant a un plan de développement individuel et des forces et des faiblesses individuelles. Je considère donc de telles affirmations générales comme depures absurdités.
Philipp Ramming, psychologue pour enfants et adolescents

Comment punir un enfant qui enfreint les règles à la puberté ?

A la puberté, les punitions ne fonctionnent plus, mais les conséquences, oui. Celles-ci devraient si possible avoir un rapport avec la violation des règles. Ainsi, si le fils ou la fille arrive en retard au dîner, il n'y aura plus rien à manger. Ou si l'adolescent ne range pas sa chambre pendant une longue période, les parents ne font plus la lessive. C'est parfois difficile pour les parents, surtout au début de la puberté. Mais ils doivent s'en accommoder, tout comme du chaos qui accompagne cette nouvelle étape de la vie.

Allan Guggenbühl, spécialiste de la violence

Comment réagir en tant que père si le copain de ma fille ne me convient pas ?

Le mieux est d'aborder la question en vieux père: Vous prenez le jeune homme à part et lui dites : «Je ne suis pas fan de toi, mais tu regardes bien ma fille. Et au cas où, je sais où tu habites». Il faut laisser les enfants essayer quelque chose lorsqu'ils trouvent un partenaire, mais les porter. Cela signifie : aimer les enfants, ne pas s'en mêler et ne mordre la table que lorsque personne ne le voit.
Philipp Ramming, psychologue pour enfants et adolescents

Le fils sèche l'école, rentre en retard à la maison et passe ses journées devant sa console de jeux. Dois-je commencer à m'inquiéter sérieusement ?

Si le contact entre vous est rompu et que l'enfant ne dit plus rien, il est temps de s'inquiéter. Car les enfants ont besoin de l'attention de leurs parents comme d'une sorte de filet de sécurité. Si l'on détourne son attention, son regard d'eux - que ce soit par colère ou par déception -, cela devient dangereux.
Ce que l'on peut donc essayer de faire dans de telles situations, c'est de dire aux enfants : «Si je t'envoie un SMS, je veux une réponse rapidement. Il ne s'agit pas de toi, mais de moi - j'ai besoin de savoir que tu es en vie». Idéalement, avec cette stratégie, les enfants n'ont pas l'impression d'être contrôlés. En général, il s'agit de leur offrir une sorte d'assurance. Si les enfants savent qu'ils sont OK tels qu'ils sont, ils ne se perdent pas.

Philipp Ramming, psychologue pour enfants et adolescents

Que peuvent faire les parents si leur enfant pubère les ignore ?

Au fond, les jeunes disent à leurs parents à la puberté : «Au revoir, je m'en vais vivre ma propre vie, dont je ne sais pas trop à quoi elle ressemblera». Il est difficile de supporter cela. Il est normal d'avoir des exigences vis-à-vis de ses enfants, mais on n'a pas le droit d'exiger qu'elles soient satisfaites parce qu'on est le père ou la mère de cet enfant. Il est normal que les jeunes veuillent essayer des choses, s'isolent et soient occupés avec eux-mêmes et leurs collègues. Les jeunes ont besoin d'une base d'accueil sûre et de la certitude d'être portés - et non pas de vieux parents qui agacent parce qu'ils veulent être perçus.

Philipp Ramming, psychologue pour enfants et adolescents

Sa fille veut devenir influenceuse. Au secours ! Qu'est-ce que je vais faire ?

Lorsque la fille dit qu'elle veut devenir chanteuse, les parents lèvent aussi le nez. Pourtant, il y a des gens qui gagnent leur vie de cette manière. Le travail d'influenceur a quelque chose d'artistique. Les influenceurs ont un bel avenir devant eux. Premièrement, les entreprises suisses paient plus que la moyenne par rapport à l'étranger, deuxièmement, les entreprises comme les détaillants ou les magasins d'ameublement consacrent elles aussi une part de plus en plus importante de leur budget marketing aux médias sociaux. Avant, c'était un monologue, l'entreprise disait au client : Tu dois acheter ça. Aujourd'hui, elles essaient d'établir un dialogue. C'est pourquoi les influenceurs deviennent de plus en plus importants. Je conseille de commencer petit et d'être influenceur d'abord en tant que job d'appoint. Ainsi, on ne doit pas faire de compromis. De nombreux influenceurs travaillent par exemple à côté dans le marketing ou comme photographes.

Melanie Balasopulos, enseignante à la Swiss Digital Influencer Academy, influenceuse avec
2,5 millions de followers

«A la puberté, les punitions ne fonctionnent plus - mais les conséquences, oui».

Allan Guggenbühl, expert en violence

Quel conseil peut aider une personne au début de sa carrière ?

Rares sont les sentiers pédestres qui se déroulent de manière linéaire. C'est comme une course d'orientation : On connaît le but, mais le chemin est plein de surprises et souvent parsemé d'obstacles. Les surmonter rend plus fort. La boussole indiquant la direction à suivre aide, un abandon rapide nuit. Persévérer en vaut la peine.
Carl Bossard, professeur de lycée

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